Deux mille ans d’histoire ont fait de Bordeaux la capitale mondiale du vin. Sur une terre étroite, nichée entre l’Atlantique et la Gironde, sont nées quelques-unes des appellations les plus prestigieuses: margaux, saint-julien, pauillac, saint-estèphe… Une excellence liée autant à la géologie qu’à la tempérance des saisons et au savoir-faire de générations de vignerons. Les premiers s’établissent avec la conquête romaine, en 56 av. J.-C., quand les légions de Crassus soumettent les peuples celtes d’Aquitaine et s’installent à Burdigala. Conscients du microclimat exceptionnel dont jouit la région – à l’abri des fortes chaleurs comme du gel, grâce à la proximité de l’océan et de l’estuaire de la Gironde – les Romains y développent un cépage résistant, le biturica; un nom que l’on retrouve dans l’expression « prendre une biture »…
La vigne prospère et assure l’essor de la cité, qui compte bientôt 20 000 habitants et attire les navires marchands grecs, bretons ou ibères. Mais le déclin de l’Empire, au v siècle, à sur leurs parcelles, autour des abbayes. Heureuse initiative car, au Moyen Âge, avec l’essor du christianisme, il faut du vin pour le culte ! On défriche donc de nouvelles terres, multipliant les vignes sur les paroisses du Médoc, de l’Entre-DeuxMers… Mais c’est l’histoire, au hasard d’une alliance dynastique, qui va donner le coup de pouce décisif à l’essor international des vins de Bordeaux.