ela allait presque de soi: la de Mahler (sous-titrée « ») inaugure un festival sous le signe de la traversée de l’épreuve et de la renaissance. Mais Romeo Castellucci, dans un stadium de Vitrolles partiellement réhabilité, réfute toute vision eschatologique. La résurrection est ici exhumation de cadavres rendus à leur monde et à leur identité. Les vivants, ainsi, pourront faire leur deuil. Pendant les trois quarts de l’oeuvre, des employés de l’UNHCR déterrent des corps, d’adultes ou d’enfants, puis les emportent dans des camionnettes. Le rituel, d’horreur, de pitié et de piété mêlées, lasse très vite sans coller à la musique. Une belle image, quand même, à la fin: un rideau de pluie s’abat sur la boue grise des charniers, eau qui lave et purifie. Un nouveau matin du monde? L’Orchestre de Paris est magnifique, malgré des » de Marianne Crebassa, épouse pleinement la musique, libéré peut-être, nous bouleversant enfin dans le passage des ténèbres de la mort à lumière du paradis.
Aix 2022
Aug 25, 2022
5 minutes
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