Pour la première fois de son histoire invitée au Festival d’Aix, la Comédie-Française ne pouvait y présenter L’Opéra de quat’sous… qu’en français. Or, la nouvelle traduction d’Alexandre Pateau ne peut éviter une impression d’hiatus, tant l’écriture vocale de Weill épouse la prosodie allemande. La modernisation est aussi dans la fosse où Maxime Pascal a invité des guitares électriques et un clavier électronique, ne se se ménageant pas pour chauffer ses musiciens du Balcon. Ce que l’on gagne en confort moderne, on le perd un peu en sauvagerie, en acidité.
Thomas Ostermeier semble surtout soucieux de briser ce fameux quatrième mur imaginaire qui se dresse entre la salle et le plateau. Le principal élément de l’austère décor conçu par Magda Willi est une rangée de quatre micros plantés à l’avant-scène, où les protagonistes viennent chanter leurs songs et souvent lancer leurs répliques, dans l’esprit du stand up. D’où parfois un sentiment de statisme, d’uniformité visuelle aussi.
Dans ces conditions, tout repose sur le jeu des Comédiens Français. Birane Ba (Macheath), Benjamin