e la région d’Arles, on connaît surtout la Camargue : ses vastes étendues d’eau plus ou moins salée, ses rizières, ses chevaux blancs, ses taureaux noirs et ses flamants roses. Quelques kilomètres plus à l’est, de l’autre côté du delta du Rhône, s’étend un tout autre paysage, bien moins exploré, plus confidentiel, aussi sec que la Camargue est humide. Rien que du plat à perte de vue, sans arbres ou presque, parsemé d’herbes et de cailloux. Tellement de cailloux que les Romains avaient appelé cette région le , littéralement “champ de cailloux”. Bienvenue dans la plaine de la Crau. Ou, pour utiliser un terme local, bienvenue dans le cous-soul de Crau. En cette matinée de la mi-mai, le soleil tape déjà fort, nous laissant imaginer ce que peuvent être les températures ressenties en plein mois d’août. Pourtant, sous son apparence aride, monotone et inhospitalière, le coussoul constitue un écosystème unique. , explique Thierry Dutoit, l’écologue
