ALORS QUE POUR LES PETITS SONNE L’HEURE DU GOÛTER, C’EST LA DÉMARCHE NONCHALANTE, CHEVEUX AUSSI LONGS QUE RARES, AVIATOR ROUGES, FOULARD ET COLLIERS EN CASCADE SUR POITRAIL DEBRAILLÉ, que notre homme apparaît à l’angle de ce boulevard du 19ème arrondissement parisien. Cette halte promotionnelle à Paris marque la fin de la première étape d’une tournée qui reprendra en septembre. Anton, content de rentrer chez lui à Berlin, est ravi de la réception enthousiaste de ce dernier opus, si différent du précédent, sorti en 2019. On commente des vidéos, le staff du label rapplique, on grille quelques américaines, on en oublierait presque le retard pris sur l’interview. Peu importe. C’est parti pour une heure de conversation avec celui qui est passé maître dans l’art de la digression.
ROCK&FOLK : Cet album fait l’effet d’avoir été conçu pour consoler de ces deux “années blanches”.
Oui. Auparavant, nous vivions dans une époque où nous ne pouvions pas avoir conscience des conflits dans lesquels nous nous trouvons actuellement. Aujourd’hui, on entend parler d’une troisième guerre mondiale qui ne dit pas son nom. Ces choses rendent fous. Tout ce que je peux créer, tous mes rêves, tout peut être démoli en un claquement de doigts. La crise actuelle est devenue existentielle. L’ennemi était d’abord invisible, il est devenu visible, avec cette putain de guerre et tous ces gouvernements populistes. Les fascistes pullulent et se désignent mutuellement. Alors, oui, je”.