Martin Eberhard, l’homme derrière Tesla

n a toujours tort d’avoir raison trop tôt. Surtout deux fois de suite. Dans la famille des patrons visionnaires trahis par le temps, certains sont amers, aigris par le sort qui les a lâchés. D’autres courent désespérément après une notoriété envolée. Martin Eberhard n’appartient à aucun des deux camps. « Je ne regrette rien, je ne manque de rien, je n’ai pas besoin de yachts de luxe et tout ce que j’avais imaginé se déroule sous mes yeux », raconte-t-il à L’Express, confortablement installé devant la bibliothèque de sa maison de Woodside, une des villes-dortoirs les plus cossues de la Silicon Valley. Dans les livres d’histoire, ce sexagénaire aux faux airs de Steve Jobs aurait pu apparaître comme celui qui a révolutionné l’industrie automobile. Celui qui a forcé les vieux constructeurs nés au début du xx siècle, biberonnés au pétrole bon marché et aux moteurs thermiques, à prendre le virage de la voiture électrique. Las, c’est Elon Musk, le patron de Tesla, qui occupe la place. Elon Musk qui électrise la planète avec ses tweets Pas Martin Eberhard.