Eric Clapton
Nothing But
the Blues
WARNER
★★★★
n 1994, conforté par l’immense succès de son Eric Clapton décide de consacrer un disque entier au blues, la musique qui a l’album – enregistré dans les conditions du live – que ses aficionados espéraient de lui depuis le légendaire pierre angulaire du blues boom british, sorti en 1966. Dans la foulée, le guitar hero va s’embarquer pour une tournée “all blues”, immortalisée par deux concerts filmés au Fillmore de San Francisco par Martin Scorsese en personne, qui donneront naissance à un bootleg devenu légendaire. On ne peut donc que se réjouir de la publication officielle, quelque vingt-huit ans plus tard, de qui voit le guitariste, au meilleur de sa forme, revisiter dans des versions absolument sidérantes et gorgées de chorus incendiaires, des classiques tels que “It Hurts Me Too”, de Tampa Red (popularisé par Elmore James), “Groaning the Blues” de Willie Dixon, “Five Long Years” d’Eddie Boyd ou “Someday After a While” de Freddie King… mais aussi “Have You Ever Loved a Woman”, l’un des sommets de l’album . Délaissant pour un temps sa légendaire Stratocaster “Blackie“, Clapton renoue avec la Gibson ES-335 pour payer son tribut à la “musique du Diable”, d’où ce son particulièrement abrasif, qui fait écho à la voix rocailleuse et poignante comme jamais du guitariste. Tout comme est considéré comme l’un des plus grands disques de sa carrière solo, ce incandescent de bout en bout, et enrichi d’une interview menée par le maestro Scorsese, fait figure d’essentiel dans la discographie d’un Clapton redevenu absolument intouchable.