Holodomor, l’extermination par la faim
Mars 1933. Gareth Jones, jeune journaliste gallois g ans, barque Moscou. Encore auréolé de son interview inédite avec le nouveau chancelier d’Allemagne, Adolf Hitler, il tente en vain d’interroger Joseph Staline sur le « miracle soviétique ». Mais il trouve vite un autre sujet d’intérêt, car la ville bruisse d’une rumeur persistante : l’Ukraine, terre pourtant grasse et fertile et grenier à blé de l’URSS, tout comme le Kouban, dans le nord du Caucase, la Volga ou le Kazakhstan, connaitraient une famine dramatique. Les communiqués triomphants de la propagande stalinienne ne seraient-ils qu’un mirage ? Pour en avoir le cœur net, Gareth Jones fausse compagnie aux agents du régime chargés de le surveiller et saute dans un train. Dans les campagnes enneigées, il découvre horrifié une population décimée par la malnutrition et la famine avant d’être arrêté et expulsé du pays. De retour en Europe, il va («› l’extermination par la faim » en ukrainien). Son récit est accueilli avec scepticisme. L’Américain Walter Duranty, correspondant du à Moscou et proche du pouvoir soviétique, l’accuse même d’affabulation. Le président du Conseil français, Édouard Herriot, invité à visiter l’Ukraine du 26 au 31 août 1933, se laisse lui aussi aveugler par le discours officiel. , dira-t-il à son retour. Pourtant, les gens meurent bel et bien de faim, et en masse, victimes de l’idéologie et de la paranoïa de Staline.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits