Des décombres de la Russie impériale à la botte stalinienne
Les relations agitées entre l’Ukraine et la Russie, de 1917 à l’orée des années trente, illustrent à merveille ce proverbe ukrainien. C’est qu’en l’espace d’une grosse décennie, « la Petite-Russie » va tour à tour s’émanciper de la tutelle de son imposant voisin, goûter brièvement à l’indépendance, basculer dans la guerre civile et se retrouver entre les griffes de l’ours soviétique pour soixante-dix ans. Tout commence en pleine guerre mondiale. Les flammes de la révolution qui embrasent Petrograd (Saint-Pétersbourg) en mars 1917 contraignent le tsar Nicolas II à renoncer au pouvoir. Pour les Ukrainiens, Polonais, Finlandais, Estoniens, Lettons, Lituaniens, Géorgiens, Arméniens et autres Azerbaïdjanais qui rêvent d’une Russie « renouvelée » respectueuse des nationalités, l’effondrement de l’empire des Romanov (la , selon Lénine) est une heureuse surprise. À Kiev, différents partis nationalistes se jugeant représentatifs de la, pointe l’historien Thomas Chopard, chercheur au Centre de recherche Europes-Eurasie de l’Inalco.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits