Fatima
“Fossil”
MUSIKOEYE
Antoine, JC et Maxime, qui aiment autant le cinéma que les guitares boueuses et rageuses ravivant avec délice un certain esprit Seattle, ont enregistréun disque reptilien, puissant, sorte de cérémonie d’avant les monothéismes. Il est ici possible de parler de groove des profondeurs. Sur la magnifique pochette, réalisée par le groupe, un dinosaure pas franchement amical. Avec du sang, ou du slime, sur ses griffes. “Mongolo Bill”, titre d’ouverture, est une déflagration qui prend son temps. Basse de caverne, guitares tantôt plaintives, tantôt hurlantes, alternance de velours et de barbelé, c’est une chanson à fragmentations, marécages et forêts sans chemin balisé. Avec, en guise de conclusion, une accélération cosmique et des tambours peut-être indiens, convoquant des esprits frondeurs. “Archvile”, qui suit, et son effet flanger qu’affectionne le power trio, très Cure, poursuit dans la même veine, celle de la déconstruction systématique de nos derniers conforts. Chez Fatima, tout relève de la transe, du