PHOTOGRAPHES, AU RAPPORT !
Rarement la publication d’un rapport commandé par un ministère n’aura été aussi laborieuse. En mars 2021, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot-Narquin missionne la conseillère d’État, Laurence Franceschini, pour rédiger un rapport concernant le financement de la production et la diffusion des œuvres photographiques. La lettre de mission stipule une remise au début de l’été 2021, mais il n’est finalement déposé au ministère qu’à l’automne dernier. Puis, l’ensemble de la profession attend impatiemment la publication du rapport, qui semble jouer l’Arlésienne. À quelques jours de la période de réserve électorale présidentielle, un article dans Télérama jette un premier pavé dans la mare, les réseaux sociaux s’en mêlent, une lettre ouverte est publiée par le comité de pilotage des États généraux de la Photographie, composé de L’Adagp, les Agents Associés, le CLAP, le réseau Diagonal, Les Filles de la Photo, France PhotoBook, la Saif et l’UPP. Dans la foulée, une tribune signée par le CLAP (Comité de Liaison et d’Action pour la Photographie réunissant agences et collectifs de photographes) est même publiée dans Libération. Tous demandent la publication immédiate du rapport. Mais que peut bien cacher celui-ci pour que le ministère semble si frileux à le rendre public ?
Une course contre la montre
Ce rapport a été confié à Laurence Franceschini pour établir un état des lieux du secteur de la photographie et proposer différentes mesures afin de réguler les dysfonctionnements que rencontre l’ensemble de la profession dans le domaine de la production et la diffusion des œuvres photographiques. Pour ce faire, la conseillère d’État, assistée de Sandrine Ayrole, chargée de mission au département de la photographie de la Direction générale de la création artistique, a réalisé un grand nombre d’entretiens avec des acteurs du secteur photographique mêlant syndicats, organisations professionnelles, sociétés de gestion collective, médias, festivals et institutions. Travail considérable, compte tenu de la complexité intrinsèque de l’écosystème des métiers de la photographie. Tous ont ainsi exposé les problèmes rencontrés, en particulier après une période de plus de deux ans de crise sanitaire dont les
