Tout le monde veut en croquer, la “boxmania” déferle sur la France
Flashback. Nous sommes en 2008. Marie-Dominique Bradford sillonne la France pour sélectionner des vins de petits producteurs. Ses clients, des importateurs américains, recherchent des pépites. Boum ! À l’automne, la crise financière éclate comme un coup de grisou. Les flux commerciaux entre la France et les États-Unis s’arrêtent net. Un monde s’écroule. Marie-Dominique Bradford reste toutefois connectée avec les États-Unis. En 2010, Birchbox, la première box lancée par Katia Beauchamp et Hayley Barna, deux étudiantes diplômées de la Harvard Business School, l’interpelle. Le concept : proposer une box mensuelle pour 10 euros. Les abonnés testent les produits de beauté et peuvent les racheter par la suite. Eurêka ! En France, Marie-Dominique Bradford est la première, tous secteurs confondus, à se lancer dans l’aventure des box en proposant trois bouteilles de vin par mois. Ainsi naît Trois Fois Vin, en 2010. « Plusieurs articles de presse ont parlé de moi, le bouche-à-oreille, positif, a fait le reste », se rappelle-t-elle.
En 2011, Le Petit Ballon lui emboîte le pas, avec une autre ambition. Là où Trois Fois Vin expédie 40 000 box chaque année pour un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros, Le Petit Ballon, leader sur le marché français, revendique 150 000 abonnés, 1,5 million de bouteilles expédiées et 20 millions d’euros de chiffre d’affaires. C’est le Goliath du secteur. « À l’époque, nous n’avions pas fait d’étude de marché, raconte Martin Ohannessian, cofondateur du Petit Ballon. On nous disait que ça ne marcherait jamais. C’était les débuts de Top Chef à la télévision, nous, on y croyait. » Dans ce contexte où les plaisirs de la table deviennent furieusement télégéniques, tout le monde veut en croquer. La “boxmania” déferle sur la France.
LA VALSE DES ABONNEMENTS
Dix ans plus tard, qu’en est-il ? « Il y, constate Marie-Dominique Bradford. , ajoute Martin Ohannessian. L’adaptation à la valse des abonnements/désabonnements et le sacro-saint taux d’attrition (), un indicateur clé qui consiste à mesurer le pourcentage de clients perdus, donnent des suées aux entrepreneurs.