Sengo. T 7: Adieux
Sansuke Yamada
Casterman, 179 p., 9,45 € Deux ans après la parution du premier tome de l’histoire du soldat de 1re G&H ). fait le portrait du Japon et des anciens combattants pendant les quelques mois qui suivent la fin de la guerre. Loin de toute polémique nationaliste, l’auteur décrit sans affects particuliers le retour difficile, la progression de la pègre qui profite du chaos, de la pauvreté et du dénuement extrême des civils, et l’amitié indéfectible des héros. Les crimes de l’armée japonaise sont décrits avec intelligence et sans effets excessifs. En quelques cases, Yamada évoque l’horrible destinée des femmes de réconfort ou les scènes de torture lors du pillage d’un village chinois. Ce dernier volume est le plus sombre, le plus désespéré de la série. Le lecteur découvre pourquoi les deux hommes ne peuvent se quitter, le retour sur la guerre en Chine en donne l’explication. Seuls survivants de leur brigade, spectateurs puis auteurs de crimes de guerre, ils sont dévorés par un désir de vengeance contre leur lieutenant qu’ils jugent responsable de la mort de leurs camarades. Ils le retrouvent à Tokyo dans la peau d’un yakuza enrichi par les trafics qui avaient déjà cours pendant la guerre. La conclusion de l’histoire est surprenante et poétique.