L’HOMME VÉGÉTAL
utilisée par l’homme depuis des milliers d’années, Raija Jokinen ne la tisse pas mais la teinte, la superpose, l’assemble à l’amidon de riz, la coud. C’est son langage entre peinture, dessin siècle, bombardé durant la Seconde Guerre mondiale puis racheté, restauré et rouvert au public par le conseil général, ont inspiré la créatrice. Le fil rouge de son parcours d’installations est tissé de sa fascination pour ce qui réunit être humain et nature. Pour les pièces du château, elle a conçu une dizaine de silhouettes mi-humaines, mi-végétales, en fibre de lin, papier, branches et brindilles glanées dans le parc, suspendu dans l’espace des effets d’ombres et de transparences à la présence fantomatique et poétique. Côté jardins se dressent ses sculptures en acier, haut de deux mètres en forme d’arbre et de poumons, cercle de quatre personnages mêlant leurs racines aux plantes grimpantes, adossé au mur qu’envahira bientôt la végétation. Les écuries du domaine accueillent des œuvres antérieures, photos, films, dessins autour de ce travail singulier. Ses personnages hybrides, délicates évocations organiques, rejoignent le sol de leur réseau racinaire et sanguin, apportent leur douce mélancolie à ce lieu chargé d’histoire, leur audace à ce patrimoine architectural qui en montra tout autant à son époque. Dans un dialogue où la nature et l’homme sont au cœur, l’héritage d’exception continue d’exister. Avec ce message essentiel pour l’artiste plasticienne du lien indéfectible, vivant de l’homme à la nature.
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