LE GOÛT JUSTE
de produits authentiques. Repas à commander puis à emporter, plats du restaurant en bocaux, coups de cœur ibériques, drômois ou locaux chers aux propriétaires, crémerie, desserts et confitures maison, mais aussiLe chef Romain Corbière, un fidèle d’Alain Ducasse (le Louis XV à Monaco, le Relais du Parc à Paris, le Restaurant des Rois à Beaulieu-sur-Mer), a collectionné les étoiles avant de revenir à Bordeaux, à L’InterContinental-Le Grand Hôtel. Un désir de liberté, un projet d’auberge urbaine avec sa sœur Marie et son beau-frère Bertrand, ex-hôtes de châteaux et manoirs puis dirigeants du groupe Châteauform’, et voici Zéphirine. L’ambiance est chaleureuse et conviviale, la cuisine, raffinée, émouvante, sans esbroufe, loin des approximations bistronomiques prétentieuses. Ici, c’est simple (en apparence), goûteux, maîtrisé. Parmi le trio d’entrées à partager proposé cet hiver, le Pressé de poireaux condiment Gribiche Mimosa, fondant en bouche et explosant de parfums herbacés, a fait un tabac, tout comme, parmi les plats au choix de viande, poisson ou végétarien, le paleron sauce bordelaise, cuit quarante-huit heures à basse température, accompagné d’un céleri-rave cuit en croûte parfumée aux herbes et à la crème citronnée. On attend donc avec impatience les légumes de printemps, les asperges par exemple ! Au dessert, un étonnant Zéphyrin à l’orange (fraîche, semi-confite et en réduction), inspiré d’un dessert du grand-père gourmet du chef (et qui porte son nom), une variation enlevée sur la pâte à crêpes, le rhum, le pastis, les agrumes. Deux cents essais plus tard, le chef pâtissier Nicolas Cailleaud livre une magnifique partition aromatique, à la texture souple et aérienne! Ici, le sujet, c’est ce qu’il y a dans l’assiette, on vise juste et ça fait un bien fou.
