Renoncement d’amour
Accoudées à la rambarde du balcon, Lola et Coline regardent le coucher de soleil par-dessus les toits en tuiles roses. Au milieu, dressé comme une sentinelle, le clocher de l’église Sainte-Anne, surmonté d’une élégante flèche, illumine de la blancheur de ses pierres, le cœur de ville. – Rien que pour cette vue, je ne regrette rien, dit Coline.
Elles avaient décidé il y a quelques mois de louer un appartement en colocation. Grâce à une relation du père de Coline, elles avaient eu la chance de trouver leur nid, au cœur de l’Ecusson, le quartier du vieux Montpellier aux ruelles étroites et tortueuses bordées d’anciens hôtels particuliers en pierre de taille, datant pour certains du xiiie siècle. A peine avait-elle franchi l’imposant porche en bois massif d’un de ces bâtiments gorgés d’histoire, que Lola était tombée amoureuse de l’entrée en rotonde et de son monumental escalier qui desservait les quatre étages.
Le propriétaire de l’immeuble s’était réservé un étage et avait découpé les autres en appartements plus ou moins vastes.
Celui de Lola et Coline se trouvait au quatrième.
Trois pièces spacieuses avec une hauteur sous plafond impressionnante. Et une vue sur les toits.
– Joli, avait fait Coline.
– Non ! Encore mieux… Il est parfait, avait répliqué Lola.
Contrairement à Lola, Coline n’était pas une grande sportive. Son truc, c’était l’informatique, la conception de logiciels. Elle avait un peu tiqué sur l’absence d’ascenseur.
– Ça compensera toutes les heures où tu restes scotchée devant ton ordinateur ! avait lancé Lola dont l’envie d’investir les lieux illuminait le regard.
Coline avait souri.
– OK, le lieu vaut bien un petit effort. Je valide, avait dit Coline. Elles avaient signé.
Les deux jeunes filles ont le même âge, 28 ans, mais parfois Coline a l’impression d’être bien plus âgée. Sans doute est-ce parce qu’elle a déjà les
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