“Les musiciens de rock font partie du passé”
OURIRE AUX LÈVRES — MEME S’IL SORT DU FAMEUX VIRUS QUI N’A ÉPARGNÉ PERSONNE — ET VESTE EN JEANS SUR LES ÉPAULES, détendu et disert, l’homme à l’écran a vécu comme mille vies. Forcément, les trente minutes d’interview accordées paraissent bien peu quand il en aurait fallu dix fois plus pour évoquer le parcours assez fou de celui que certains se sont empressés de surnommer le alors qu’entre nous, sa photo sur la pochette intérieure du premier album de The Smiths rappelait plutôt le Sterling Morrison des années 1967-1968 — ce qui fait plutôt sens lorsque l’on sait que l’un de ses premiers groupes, quand il est âgé d’à peine quinze ans, portait le nom de Sister Ray. Dresser une liste de ses collaborations et des groupes qu’il a rejoints, parfois sur un presque coup de tête, inciterait à la méfiance tout béotien qui, débarqué d’une autre planète, n’aurait jamais entendu parler de Johnny Marr. Un nom qu’on retrouve, au hasard et dans le désordre, sur des disques de Talking Heads, Beck, Bryan Ferry, Pet Shop Boys ou Billie Eilish—sollicité par son ami le compositeur Hans Zimmer, il joue en effet le riff obsédant du que l’homme a pu faire par la suite — The Pretenders,