“Etre un peu dissonantes et violentes”
’IL EXISTAIT ENCORE, le New Musical Express mettrait probablement Wet Leg en couverture une semaine sur deux. On imagine aisément les accroches en une, du genre: . Le NME — qui n’est pas le sujet de cet article — a aussi bien fait mousser des groupes restés dans l’histoire que des épiphénomènes à péremption rapide. Ce que l’hebdomadaire londonien a tenté de susciter, surtout, était cette chose rare, insaisissable, l’ingrédient secret du rock’n’roll: l’excitation. Sans faire de divination quant à l’avenir de Wet Leg, c’est exactement ce que les premiers singles du groupe anglais ont réussi à titiller. Dans la frénésie de sorties en ville et de concerts que fut 2021, Wet Leg a publié une, puis deux chansons irrésistibles. “Chaise Longue” d’abord, petit numéro nerveux, accrocheur, aussi plaisant et rafraîchissant que “Cannonball” des Breeders, “Strasbourg” des Rakes, “Take Me Out” de Franz Ferdinand, “Alright” de Supergrass, “Last Nite” des Strokes, “Molly’s Chambers” des Kings Of Leon… Bref, un tube sans chichi, agréable comme une pinte de bière glacée en terrasse. La deuxième chanson, “Wet Dream”, était tout aussi bonne avec, à nouveau, des paroles marrantes et sexuelles, et une mélodie en sucre. L’été dernier, Wet Leg était ce groupe dont l’intégralité du répertoire—deux titres, donc — était 100% réussi. Même les clips, pour ceux que ça intéresse, valaient le coup d’œil. On y observe, dans une ambiance champêtre, les deux patronnes du groupe, Hester Chambers et Rhian Teasdale, faire des batailles de