“MA VIE, c’est comme dans un film. J’ai commencé dans des bars miteux de la Rio Grande Valley, à la frontière mexicaine. Du jour au lendemain, je me suis retrouvé en tête d’affiche avec Bob Seger, The Doobie Brothers et Foreigner, jouant devant 35 000 personnes!”
Quarante-trois ans après, Balde Silva n’en revient toujours pas. Lui, le gamin né en 1955 qui a grandi à Weslaco (Texas), une ville rurale à majorité hispanique, réputée pour son festival de l’oignon. Un père d’origine portugaise, une mère mexicaine, une famille de la classe ouvrière. “On était très pauvres. Mon seul loisir, c’était d’allumer la radio.” Dans les années 1960, la musique envahit les ondes. Rock’n’roll, blues, soul, country… “J’ai appris à chanter en imitant ce que j’entendais. Je ne voulais plus faire que ça.” Son voisin a une guitare. Dès 10 ans, ils s’entraînent ensemble. À l’adolescence, il monte un trio rock avec ses cousins.
Un soir de l’année 1973, alors que Balde joue dans une pizzeria à McAllen, une ville voisine, une jeune fille le remarque. “C’était ma sœur”, précise Rennetta, celle qui partage la vie de Balde depuis bientôt cinquante ans. “À peine rentrée à la maison, elle m’a dit qu’elle avait vu mon futur mari. Il était très timide. Il a mis trois mois avant de me proposer de sortir avec lui. On ne s’est jamais quittés depuis.”
Balde a alors 18 ans. Toujours à l’école, il côtoie déjà la scène musicale du Sud Texas. Dès ses études terminées, il forme avec le guitariste Avec eux, que des musiciens de la Rio Grande Valley. Le groupe écume les petits clubs de la région. Sa musique: du countryrock épicé de tex-mex, influencée par les Eagles, James Taylor et John Denver Un soir, alors que le groupe se produit dans un club à San Antonio, en alternance avec Stevie Ray Vaughan, un roadie du groupe Kiss récupère une K7.