Tears For Fears
“The Tipping Point”
concord records
Quatorze ans après des retrouvailles très fructueuses sur l’excellent le duo revient avec un septième album et commencera une nouvelle tournée au mois de mai. L’enregistrement n’a apparemment pas été une sinécure avec le départ, finalement avorté, de Curt Smith, mécontent de la direction prise par son compère Roland Orzabal. On sent une envie du groupe de rester à la page en ajoutant de la nouveauté à son son, mais ce n’est pas toujours une réussite. Sur un titre comme “Long, Long, Long Time”, les couplets feront froncer les sourcils des vieux fans du groupe. “Break The Man”, avec son côté eighties assumé, fonctionne beaucoup mieux et aurait eu sa place sur “The Hurting”. Les deux musiciens semblent se chercher en mettant un peu tout ce qu’ils ont apprécié ces vingt dernières années. Sur “My Demons”, on dirait qu’Orzabal fait un featuring sur du Kasabian. Le slow “Rivers Of Mercy” est sans doute la plus grande réussite du disque. On retrouve, avec la guitare de “Woman In Chains”, le son du groupe dans une version actualisée, comme si Coldplay réussissait à faire à nouveau une bonne chanson. Le synthé très EDM de “End Of The Night” scie les oreilles, et c’est une torture incompréhensible. La chanson méritait mieux. Heureusement, le très joli “Stay” vient clôturer l’album en douceur. “Elemental”, sorti en 1993 après le départ de Smith, reste le sommet de la carrière de Roland Orzabal. On se demande pourquoi le groupe n’essaie pas de retrouver ce style plus rock qui lui va beaucoup mieux. Ce disque n’a pas la force mélodique et la richesse dans les orchestrations du précédent. L’identité sonore du duo semble s’être perdue en route.
