PRÉCIEUSES RARETÉS
près le coffret Max Reger symphonique bâti par Horst Stein, Universal puise à nouveau dans le précieux fonds Koch et réunit enfin, sous étiquette DG, la série « » initiée, en prévision des cinquante ans de la mort du compositeur (1999), par le chef Karl-Anton Rickenbacher, le Richard-Strauss-Institut de Munich et la Radio, de sens et de contenu différents, la musique de scène pour (1887), les (1892) pour les noces d’or du Grand-Duc de Saxe-Weimar sont de précieuses raretés. Les pièces pour piano sont confiées à Stefan Vladar (CD 7). A l’autre extrémité du labyrinthe, l’anthologie chorale de Robin Gritton et du Rundfunkchor Berlin écarte les compositions les plus fameuses, excepté, au profit d’un bouquet de pièces a cappella choisies au sein de ce qui demeure la du catalogue straussien. Styliste strict et rigoureux, Rickenbacher conduit la presque totalité des œuvres orchestrales: les romances pour clarinette et pour violoncelle, les Ouvertures de concert et symphonies de jeunesse, les deux œuvres concertantes pour la main gauche (énergiquement jouées par la jeune Anna Gourari), les Suites de ballets (dont l’oublié de 1924, ici complet), les Ouvertures, interludes et fantaisies tirés de ou d’après les opéras (de à , en passant par l’adaptation par Strauss, en 1930, de l’ mozartien). L’anthologie « » fait un clin d’œil complice aux autres Strauss, auxquels rien ne le lie–la qui ouvre le CD 1 pourrait être de Lanner. Mais l’apport principal, aujourd’hui comme hier, outre la comédie (1947-1948), réside dans les hybridations scéniques que sont d’après Beethoven (1924) et surtout d’après Molière (1912-1917). Attention: pas plus que l’enregistrement de Kent Nagano pour Virgin, il ne s’agit s de la première version d’ créée en 1912 à Stuttgart par Max von Schillings et Max Reinhardt, qui mêlait la mouture initiale de l’opéra (sans le Prologue, donc) à une représentation de la pièce de Molière. Si l’opéra est absent, la musique de scène est ici complète; elle trouva une relative autonomie sans pour autant rencontrer le succès, ce qui mena Strauss à en extraire la Suite bien connue, qu’il affectionnait. Comme pour , Peter Ustinov, ami cher de Rickenbacher, récite un texte de liaison de son cru où il incarne les personnages avec drôlerie, comme lui seul savait le faire. Deux remarques: les CD séparés étaient originellement dix-sept, Ustinov ayant enregistré une version allemande et anglaise (la seule reprise ici) de ses textes. Le survol de Wolfgang Stähr ne remplace pas les notices fouillées des CD Koch–un bémol qui vaut pour le coffret Brilliant de la musique de chambre, complément idéal de celui-ci, comparé au CD Arts initiaux, séparés ou regroupés sous étui. Pas un straussien ne voudra pourtant se priver de ces chemins de traverse si éclairants. Espérons maintenant la réunion par DG de l’importante série Koch dédiée à Erwin Schulhoff.
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