Igor musagète
Igor Markevitch (1912-1983, cf. p. 121) n’est encore qu’un adolescent lorsque Serge Diaghilev le « lance » dans le monde: le dandy (immortalisé par des clichés de Cecil Beaton), est au piano pour la création, à Londres en 1929, de son propre Concerto pour piano. L’élève de Nadia Boulanger s’initie peu après à la direction d’orchestre pour défendre lui-même ses (audacieuses) partitions, auprès de Pierre Monteux et, surtout, d’Hermann Scherchen.
S’il enregistre ses premières cires pour La Voix de son maître dès 1938 (), ses débuts pour Deutsche Grammophon ont de Moussorgski/Ravel au pupitre des Berliner Philharmoniker: le tranchant des cordes, les accents martelés, l’âcreté des cuivres, la désolation qui plane sur ou , le piqué et le caractère du détail (piaillements de , sautillant du ) stupéfient. A la tête de cet orchestre, Markevitch va signer une série d’interprétations aux lignes non moins frémissantes, portées par le même relief des accents et de la couleur, que ce soit dans la de Berlioz (dont l’urgence reste tirée à quatre épingles), la « » de Tchaïkovski, les et de Schubert, mais aussi des et « » de Mozart où rien ne pèse, une du même et une de Haydn d’une opulence chorale et vocale qui sera affaire de goût.
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