La rhapsodie Kubelik
Rafael Kubelik fut nommé en 1950 à la tête du Chicago Symphony sur un malentendu : âgé de trente-cinq ans, le chef tchèque, outre le fait de mal maîtriser les codes en vigueur aux Etats-Unis, n’était, malgré un enviable début de carrière, psychologiquement pas prêt à supporter la pression qu’impliquait le poste au quotidien. Sa modestie, sa sollicitude envers les musiciens, sa programmation perçue comme aventureuse le desservirent d’autant plus vite que Claudia Cassidy, la brillante mais féroce critique du Chicago Tribune, le tenait pour un troisième couteau. Aussi est-ce un homme à la fois amer et usé mentalement que l’orchestre poussa vers la sortie en 1953. Reiner lui succéda l’année suivante : the right man in the right place.
Pour éprouvantes qu’elles furent, les trois saisons du mandat Kubelik donnèrent lieu à une série d’enregistrements Mercury restés légendaires autant pour leur fantastique de Moussorgski/Ravel que les de Reiner (1957, RCA) et Ozawa (1967, RCA) ne feront qu’égaler.
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