Un sage dans l’octogone: rencontre avec Kamaru Usman
ILYA UNE CHOSE qui sépare Kamaru Usman, champion du monde mi-moyens de l’Ultimate Fighting Championship (UFC), de l’ensemble de ses concurrents. C’est la sublime efficacité des coups qui composent son arsenal technique. On peut ainsi citer en exemple de sa virtuosité son cross du droit, soit un puissant direct partant du bras arrière. L’an dernier, il en a décoché un, phénoménal, à l’Américain Jorge Masvidal, achevant du même geste ce qui était leur deuxième combat en UFC. Ce cross imparable était le fruit d’un stratagème fomenté depuis le premier round par le combattant nigérian: avec son poing gauche, il avait déjà réussi à écarter les assauts du droit de Masvidal à de multiples reprises, jusqu’à finalement trouver l’espace, à l’usure, pour basculer tout son poids vers la droite, faisant fuser son poing comme une balle de kalachnikov. Cette manœuvre d’une précision chirurgicale a atteint le pauvre Jorge avec une telle puissance que son corps a soudain perdu tout ancrage, la sueur giclant de son front jusqu’à muer en une étrange vapeur. Les téléspectateurs auraient presque cru voir un esprit quitter son enveloppe terrestre et monter droit au ciel.
Le cross du droit n’est pourtant pas le meilleur coup de Kamaru Usman. Sa véritable arme fatale, c’est son jab. Ce coup de poing direct du bras avant, porté sans élan, qu’il peut asséner du droit comme du gauche, est probablement d’un jab: il l’a d’ailleurs fait l’an dernier en défendant son titre contre le Brésilien Gilbert Burns. Le jab du gauche de Kamaru a eu raison de la garde de Gilbert et lui a dégommé la tête vers l’arrière, le faisant s’écrouler dos au ring, K.O.
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