Les harkis, entre pardon et colère
Envoyée spéciale
Saint-Maurice-l’Ardoise (Gard)
L a France, la vraie, il l’a découverte à la télévision. « Celle qu’on nous a installée dans le camp, en 1970 », se souvient Hacène Arfi dans un frisson. Frêle silhouette emmitouflée dans un manteau noir, il voit ce qui est invisible à tous les autres : le fantôme de son enfance cadenassée dans le camp de harkis de Saint-Maurice-l’Ardoise (Gard). Ces rectangles de béton ? « Des baraques d’une vingtaine de mètres carrés où s’entassaient les familles, avec des draps tendus pour seule intimité. » Ce grand escalier qui descend vers nulle part ? « Il menait au bureau du directeur, avec cellule pour les Plus loin, l’homme ressuscite son école disparue : L’élève Arfi a longtemps cru que tous les enfants grandissaient comme lui. À l’ombre d’un mirador, avec interdiction de sortir et couvre-feu nocturne.
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