RISS LIBRE DANS SA TÊTE
CONDAMNÉ À VIVRE SOUS HAUTE PROTECTION, LE PATRON DE « CHARLIE HEBDO » PERSISTE ET SIGNE
Quand on lui demande s’il connaît encore des moments de légèreté, il part dans un grand rire un peu triste : « L’insouciance, ça n’existe plus ! » Le 7 janvier 2015, Laurent Sourisseau, dit Riss, survivait à l’horreur. Depuis, le rescapé mène une vie sous cloche, où ni l’imprévu ni la routine ne sont tolérés. Même à « Charlie », certains n’ont pas son numéro de téléphone. La menace est quotidienne. C’est le prix à payer pour continuer à défendre la liberté.
La Vendée de sa jeunesse n’a plus le même charme. Même en rase campagne, dans les champs et les sentiers perdus, ils sont là, les anges gardiens, armés comme à la guerre. Riss, le directeur de « Charlie Hebdo », rêve parfois de les semer, leur dire « ciao, désolé les gars», courir vers le soleil. Mais il ne veut pas compliquer leur tâche. Et puis c’est ainsi depuis le 7 janvier 2015, à quoi bon s’en plaindre, la liberté est morte avec les copains. Plus jamais seul, sauf dans sa tête, au point de redouter qu’un jour la folie l’emporte. Dans la maison de ses parents, à Noël, Riss a soufflé un peu; il est redevenu Laurent Sourisseau – son vrai nom ; il a repris des forces, bonnes bouffes et bricolage avec son père, un ancien croque-mort
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