12. RAONI Le seigneur de l’Amazonie
Pour mener sa lutte, il a troqué sa lance contre un bâton de pèlerin. En 1989, emmené par le chanteur Sting et le réalisateur Jean-Pierre Dutilleux, le chef indien des Kayapos du Xingu partait à l’assaut du monde moderne pour lui rappeler que la cause des Indiens était aussi la sienne. Paris Match lui a emboîté le pas, accompagnant ce guerrier qui n’a jamais déposé les armes. En début d’année encore, Raoni portait plainte devant la Cour pénale internationale contre le président Jair Bolsonaro, l’accusant de crime contre l’humanité.
Brûler la forêt, c’est amplifier l’effet de serre. Raoni Metuktire est le gardien d’un équilibre fragile. Ses nombreuses croisades ont donné un écho planétaire à une lutte qui concerne l’humanité. En 1993, il obtenait la sanctuarisation de la plus grande réserve indienne du Brésil, d’une surface de quatre fois la Belgique. Mais les groupes d’exploitation minière, agricole et forestière ne cessent de gagner du terrain. Cette année, la forêt amazonienne a encore perdu 13 000 kilomètres carrés. Un record.
Malgré les désillusions, il repart au combat, il y a urgence
Raoni : « Mitterrand nous a beaucoup aidés, Chirac était un vrai ami, Macron aussi. Il sait que la terre brûle »
Beptuk, l’un des nombreux petits-fils de Raoni, m’a contacté en septembre dernier: «Grand-père demande à te voir, ici, à Metuktire… vite ! » Metuktire est ce village kayapo récemment construit au cœur de la réserve du Xingu. Il est situé dans le
