Rolling Stone France

BRUCE SPRINGSTEEN NO NUKES ET BRUCE DEVINT LE BOSS

DANS LE LIVE REVIEW PUBLIÉ en 1974 dans les colonnes du Real Paper de Boston, du 22 mai, à propos d’un concert de Bruce Springsteen, l’alors rock critic Jon Landau avait signé un célèbre a p o p h t e g m e : “J’ai vu le futur du rock’n’roll et son nom est Bruce Springsteen.” Mais la phrase entière s’articulait de cette façon: “J’ai vu mon passé rock’n’roll traverser mes yeux en un éclair. Et j’ai vu quelque chose d’autre : j’ai vu le futur du rock’n’roll et son nom est Bruce Springsteen. Alors que j’avais besoin de me sen tir jeune, j’ai eu l’impression d’écouter de la musique pour la première fois.” L’article ne s’arrêtait pas là. Celui qui deviendra manager du Boss l’année suivante raconte que, lors de cette soirée peu ordinaire, il avait vu que “Springsteen était tout. Punk rock, poète de rue latin, danseur de ballet, acteur, joker, chef d’orchestre, patron de bar, guitariste rythmique génial, chanteur extraordinaire et, plus que tout, grand compositeur de rock’n’roll. Il dirige un groupe comme s’il faisait ça depuis toujours. J’ai beau me creuser la cervelle, je n’arrive pas à trouver un autre artiste blanc qui sache faire autant de choses si superbement.”

Springsteen laisse transpirer dans sa musique et son show les banlieues et les rues américaines qu’il porte en lui.

Landau avait tout compris et l’histoire lui donnera raison: Springsteen joue tout, rock, folk et soul, dans la veine de Van Morrison, mais de manière beaucoup plus rock’n’roll, laissant transpirer les banlieues et les rues américaines qu’il porte en lui. Cinq ans après cet article, les satellise littéralement et confirme le génie de cet auteur-compositeur-interprète unique en son genre, dont le jeu de scène, à son apogée à la fin des années 1970, restera dans les annales. Et c’est cette énergie dingue que l’on retrouve dans ces fameux concerts remastérisés aujourd’hui, additionnés d’extraits vidéo laissant comprendre à quel point la force scénique du gars surclassait tout ce qui existait alors, mais surtout caractérisera sa carrière à venir: les salles gigantesques, une générosité à nulle autre pareille, un sens du show inédit et un style qu’il entérinera lors de la tournée “The River”, lancée quelques mois plus tard.

Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.

Plus de Rolling Stone France

Rolling Stone France1 min de lecture
Quoi De Neuf?
JBL s’essaie à la platine vinyle. Plateau en aluminium, porte-cellule amovible, préamplificateur phono intégré, tout y est, y compris une connexion Bluetooth aptX pour une écoute sans fil. 399,99 € Très réactif et silencieux, ce clavier propose des t
Rolling Stone France2 min de lecture
Terrain(s)
IL FALLAIT ALLER SUR PLACE. Dans ce numéro, pas moins de quatre reportages. Dont l’un, le plus dur, le plus poignant, a été réalisé à Haïti par le grand reporter américain Jason Motlagh, carnet à la main et appareil photo sur l’épaule, pour documente
Rolling Stone France4 min de lecture
Poésie Contagieuse
Comment avez-vous constitué votre panthéon rock personnel ? Durant mon adolescence… les héros du grunge. J’adorais Soundgarden. Chris Cornell est toujours un de mes chanteurs préférés. Pearl Jam, Nirvana, les Smashing Pumpkins aussi. Mais après est

Livres et livres audio associés