Attaque devant Charlie Hebdo : Youssef, le héros pris à tort pour un complice
LE 25 SEPTEMBRE
« Je voulais être un héros, je me suis retrouvé derrière les barreaux », résume Youssef, un ressortissant algérien de 33 ans qui a été pris, à le 25 septembre. Youssef circulait en voiture lorsqu’il a entendu les cris d’une femme. Il s’agit de la première victime, une employée de la société Premières Lignes, âgée de 28 ans. « A ce moment-là, je vois un mec suspect qui court en direction du métro Richard-Lenoir. Je suis parti directement pour le suivre », relate-t-il à la presse. Youssef s’engouffre dans le métro et voit l’agresseur jeter son arme, un hachoir. Une fois à ses côtés sur le quai, il s’adresse à lui. « Je lui demande ce qu’il a fait. Il m’a sorti une lame de cutter. Il m’a dit quelque chose, mais je n’ai rien compris. Je crois qu’il ne parlait pas le français. » Youssef rebrousse chemin et se présente aux policiers pour témoigner. Ces derniers le confrontent « à une capture de la vidéosurveillance du métro », raconte son avocate, M Lucie Simon. Des images qui font penser aux policiers qu’il connaît l’agresseur. Youssef est alors interpellé, menottes au poignet, masque occultant sur le visage. « Je les ai entendus dire : “On l’a chopé.” Quoi, vous m’avez chopé ? Je suis venu témoigner, moi ! », tente-t-il d’expliquer. En vain. Placé en garde à vue, il sera libéré de longues heures plus tard. « Je ne suis pas en colère contre les policiers. Ils ont fait leur travail, c’est normal. Et si ça recommence ? J’y retourne », conclut l’aspirant justicier.
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