Un Stearman de Grand Prix
En 2015, j’ai rencontré Georges Cottin et Olivier Delahaye car leur Zlin 326 était voisin du Zlin 526 dont j’étais copropriétaire, à Chartres. Au fil du temps, Georges et Olivier décidèrent de se séparer de leur Zlin, dans la restauration duquel ils ne souhaitaient pas se lancer, pour investir dans un nouveau projet avec moi, au sein de l’association Chartres Classic Airplane. Nous avions tous vu le documentaire Stearmania de Bernard Chabert et, à chaque visite à La Ferté-Alais, une évidence s’imposait: il nous fallait “un Stearman”.
L’avion en impose d’abord par ses dimensions: faire le plein ou monter à bord demande une certaine habitude. Ensuite vient l’odeur de l’huile brûlée et les toussotements du moteur au démarrage, la mélodie du moteur en étoile au décollage qui rappelle celle d’un warbird… Arrive le plaisir de voler à l’air libre, dans un avion qui donne un sentiment de sécurité et de liberté, puis l’atterrissage… qui se mérite!
Bien sûr nous aurions pu choisir une machine plus rare, mais je voulais, pour une première restauration complète, une certaine sécurité. Nous savions pouvoir disposer de tous les plans numérisés, le stock de pièces détachées aux États-Unis est énorme, et les personnes “qui connaissent” sont nombreuses dans l’Hexagone et accessibles à travers le Stearman Club de France.
C’est ainsi que nous sommes partis en quête de “notre” Stearman. Georges et moi sommes d’abord allés en Angleterre où, au beau milieu du parc d’un château, entourés de cerfs et de biches, nous avons pu examiner un premier appareil. Malheureusement, devant la liste des travaux de restauration à faire, nous n’avons pu nous accorder sur le prix. Trois l’a contacté… Le prix était élevé, le propriétaire intransigeant… Nous avons abandonné et continué à chercher. Finalement, quelques mois plus tard, j’ai repris contact avec Scott en mettant les pieds dans le plat. Je lui ai fait le calcul exact de tous ce qui restait à payer pour terminer son avion; notre offre correspondait à la valeur du marché. Il me répondit quelques jours plus tard: “.” Et c’est ainsi qu’en juillet 2016, j’ai pris un billet d’avion pour Phoenix, en Arizona, pour rejoindre Scott. Après 24 heures de transit, je suis arrivé à 5 heures du matin à l’hôtel près de l’aéroport. J’avais rendez-vous à 7 heures avec Scott; le conteneur maritime nous attendait déjà. Il m’a annoncé que nous arrêterions de travailler à 9 heures. J’ai caché ma surprise face à une telle décision… Mais à 8 heures, j’ai commencé à comprendre: nous étions en train de suer sang et eau au moindre effort… l’aérodrome est en plein désert de l’Arizona. Grâce à l’aide précieuse de François Bergeon – pilote de ligne expatrié, mais aussi pilote de Stearman et de B-25 au sein de la Commemorative Air Force –, nous avons réussi à conditionner toutes les pièces. Un mois plus tard, les formalités douanières achevées, nous déchargions notre appareil à Chartres, sa nouvelle base, après un périple de plusieurs milliers de kilomètres à travers les États-Unis et l’Atlantique nord.
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