Il fut l’anti-Mai 68 par excellence. Le fils de prolo n’avait que faire des enfants de bourgeois qui cherchaient la plage sous les pavés
Il était brun, il était beau, il sentait bon le sable chaud, mon légionnaire… Édith Piaf aurait pu chanter la saga du fils d’un ouvrier chauffagiste et d’une femme de ménage, né au Bourget, catapulté en quelques années sous les feux de la rampe que jamais il ne quittera, en dépit de la montagne russe que fut sa vie. Mort à crédit, écrivait Louis-Ferdinand Céline. Vie à crédit, faite d’esbroufe et d’audace, de coups de génie et de coups d’épée dans l’eau, d’un homme qui démentit avec allégresse l’une des perles de la sagesse des nations: qui trop embrasse mal étreint. Il fut vendeur de télés, chanteur de charme, entrepreneur tout-terrain, député, ministre, P-DG, acteur de théâtre et de cinéma. Un La Fayette de la faillite en même temps qu’un maître gestionnaire de son image, un formidable promoteur sportif qui hissa, le cycliste Bernard Hinault au faîte de ses performances en 1993 et l’Olympique de Marseille au rang des clubs de légende. La démesure fut sa mesure, l’anormalité sa norme. Il entra par effraction dans un système qui, faute de puissants protecteurs, ne pouvait un jour que le rejeter. Cela ne l’empêcha pas, de cellule de prison en villa de rêve, de disgrâce politique en come-back flamboyant, de continuer, bon an mal an, à posséder le beurre et l’argent du beurre, l’approbation du crémier et le sourire de la crémière. Dans une France qui se méfie des aventuriers tout en en rêvant la
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