BÂTISSE À HISTOIRES
Quand on l’interroge sur le regard qu’il porte sur sa maison, Kiko répond: «» À cela, on pourrait ajouter qu’ici on pratique le sens du partage, de l’échange, le plaisir de la table et celui d’ouvrir les portes en grand. Résultat, une maison à vivre, tout simplement. Tout a commencé il y a» se met alors en place. Entre la passion pour l’histoire, l’obsession des traces pour l’un et l’héritage d’une famille d’artistes passionnée par la pierre, ancrée dans le Luberon depuis l’âge de ses neuf ans, pour elle, l’équilibre se crée, le fil se tisse. Le choix de se fixer sur une terre de savoir-faire où fleurissent l’artisanat d’art et les antiquités, à deux pas du château du marquis de Sade, fascine l’Américain élevé en Floride. Une rencontre avec l’histoire qui ne cesse d’inspirer l’approche très française des créations de Kiko. « » qui lui fait dire son plaisir de vivre dans ce pays. Cette ancienne magnanerie bâtie en 1857, destinée à l’élevage des vers à soie, possédait quand il la découvre les proportions typiques de ce genre de construction. Par sa mission d’origine, le bâtiment est simple, les angles sont droits et les matériaux bruts ne laissent pas de place à l’ornementation. La rigueur leur convient pour sa radicalité minimale mais aussi pour sa modernité. Les ouvertures créées deviennent alors des écrans graphiques vitrés dont la géométrie dessine des panoramiques. Un geste contemporain qui ne trahit pas le passé. À l’intérieur, les cheminées et le mobilier pensés et fabriqués maison, mettent la matière à l’honneur. «», souligne le créateur. Les strates sont celles qu’il inscrit dans ses miroirs, au cœur de ses œuvres de verre, de métal. En rajoutant, en enlevant, en apprivoisant les accidents techniques, la surface comme brodée s’invente une âme. À son tour, Ebba a cultivé la vie intérieure de sa maison. Sans viser la perfection, elle travaille la patine de l’émotion, détourne l’objet, recueille des pièces chinées, « » qu’elle rassemble dans une collection intuitive et vivante. Experte en textiles, l’ex-directrice artistique de l’enseigne Linum, aujourd’hui toujours en charge des collections du tisseur Lemaitre Demeestere, possède une aisance à fusionner les tissus entre eux. Dans ses murs, elle tempère la ruralité par la souplesse feutrée du textile. Une sincérité qu’elle insuffle naturellement dans ses projets et sa boutique.
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