GENS DE RADIO
PRISCILLE LAFITTE
Notes intimes
Elle a succédé l’an dernier à Elsa Boublil au micro de , une émission qui permet à des personnalités des arts, des lettres ou des sciences, de partager leurs goûts musicaux. Priscille Lafitte a refermé sa s’inscrit dans l’héritage du de Claude Maupomé, à laquelle feu Louis Dandrel avait confié à partir de 1975 un créneau hebdomadaire, dominical déjà. « Je trouve très intéressant d’entrer dans la partition personnelle de quelqu’un, dans sa musique intérieure. En les amenant à parler de musique, et à ne parler que de ça, on découvre ces personnalités autrement », estime Priscille Lafitte. Tout commence par l’envoi d’un questionnaire aux invités pour « retrouver les musiques de leur enfance, celles qui ont jalonné leur parcours ». Il en ressort « une dizaine d’extraits musicaux », principalement classiques, « même s’il peut y avoir des à-côtés » (jazz, rock, musiques du monde…). Et même des exceptions, quand par exemple l’Haïtien Laferrière entretient un rapport traumatique avec le classique – musique pouvant être associée à la violence politique et macabre sous le régime Duvalier – et préfère donner la part belle au jazz et à la chanson… « Cette émission a la fonction de l’ouverture : elle permet à des auditeurs qui ne sont pas forcément de grands mélomanes avertis de se dire ah, si cette personne écoute cela, ça peut m’intéresser… », résume la productrice. Autre vertu : se déploie sur une heure trente, assez pour libérer la parole. « Nous la fabriquons vraiment dans les conditions du direct en écoutant les musiques ensemble, avec l’invité. L’esprit a le temps de s’échapper, d’autres choses remontent à la surface… » Au fond, en brassant les styles et les époques, Priscille Lafitte prolonge le journalisme culturel et international qu’elle a pratiqué plus de dix ans sur France 24 puis RFI, signant de longs formats sur la musique de la place Tahrir lors de la révolution égyptienne de 2011, s’intéressant aux mélodies traditionnelles d’Afrique du Nord… L’été, sur France Musique, elle a déjà consacré une série aux « Années 20, musiques folles » (2020) et fait un tour de Méditerranée (2021). Un « genre de grande fresque » qu’elle affectionne tout particulièrement.
