ILS NOUS ONT QUITTÉS
CRISTOBAL HALFFTER
Compositeur, né en 1930
Il était le neveu de Rodolfo et Ernesto Halffter, deux compositeurs dont l’influence décidera de sa destinée. Cristobal entre en 1947 au conservatoire de Madrid, après avoir connu l’exil pendant la guerre civile espagnole. Il a pour professeurs Conrado del Campo et Alexandre Tansman, mais c’est plutôt en autodidacte qu’il s’intéresse aux courants les plus progressistes de la musique européenne, en particulier la Seconde Ecole de Vienne. Une fois ses études terminées, il entreprend, au côté de son compatriote Luis de Pablo notamment, de, créée en 1962, seize ans après la mort de son auteur. S’il ne néglige pas son héritage national, Halffter s’emploiera surtout à ouvrir son pays à l’avant-garde de l’après-guerre, fréquentant les cours d’été de Darmstadt où il côtoie la génération des Boulez, Stockhausen, Berio... Il laisse une œuvre profuse qui, de la musique pour piano à l’orchestre, aura exploré tous les genres, y compris l’opéra auquel il s’est intéressé tardivement. A son (créé au Teatro Real de Madrid en 2000) succédera quelques années plus tard un ouvrage inspiré du de Stefan Zweig (Opéra de Kiel, 2013). Musicien engagé, il avait composé en 1968 la cantate (Oui, dites oui à voix haute) commandée par l’ONU pour célébrer le vingtième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Une veine dont relevaient d’autres partitions, comme son (Cri pour les victimes de la violence, 1970-1971), ou son (Requiem pour la liberté imaginée, 1971). Egalement chef d’orchestre et pédagogue, Cristobal Halffter s’est éteint le 23 mai à l’âge de 91 ans, laissant le flambeau d’une riche tradition familiale dans les mains de son fils Pedro, actuel directeur artistique du Teatro de la Maestranza à Séville et directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Gran Canaria.
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