Le temps des Fraize
ans la grande salle retrouvée du théâtre du Rond-Point, Monsieur Fraize, le petit gars coincé en pantalon trop court, change de sexe. C’est Madame Fraize qui monte sur la scène en décolleté vert et souliers rouges à talons hauts. Le noir se fait, on se tait et on entend alors le gratouillis du saphir posé sur le sillon encombré de poussières, usé, rayé, d’un les souvenirs crissent à la première mesure reconnaissable de l’intro de Le frisson est pour tout le monde. Même pour ceux qui n’ont jamais écouté un microsillon. Reprise de l’intro. Encore et encore. On dirait que c’est rayé. Mais non, ce sont les musiciens qui attendent que la chanteuse atteigne le micro. Elle prend son temps, Madame Fraize. Pour elle, on reprend l’intro, ad libitum, ad nauseam, ad crispatum. Ça y est, elle est devant le micro, mais n’ouvre pas la bouche.
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