We Are Lady Parts
En séries et sitcoms, les Anglais ont toujours su décrocher nos zygomatiques avec art.
A commencer, évidemment, par les Monty Python qui, entre le début de l’automne 1969 et la fin de l’automne 1974 avaient rompu les barrières de l’irrévérence et du surréalisme dans leur mythique “Monty Python’s Flying Circus”. Par rebonds, on retrouvera leur influence dans toutes les meilleures séries comiques série propose un contrepoint positif. Soit cinq jeunes femmes musulmanes qui tentent de monter un groupe de punk rock au pays du pudding. Cinq filles qui ont la niaque et qui, selon la réalisatrice/musicienne d’origine pakistanaise Nida Manzoor, permet de présenter une image de la femme musulmane nettement moins caricaturale, plus rigolote et plus complexe que celle qui est montrée le plus souvent dans les films et séries. D’où un attachement immédiat dès le premier épisode (sur les six) à ces cinq personnalités qui, toutes, vivent pour la musique tout en survivant de petits jobs. Saira est bouchère, Ayesha chauffeur Uber, Momtaz vendeuse en lingerie, et Bisma mère au foyer et dessinatrice de BD. Et surtout Amina, étudiante, nettement plus timide et introvertie. On suit le quotidien de ces cinq femmes qui, malgré leurs visions différentes du monde et leurs tempéraments opposés (y compris sur la religion) se retrouvent en symbiose dès qu’elles jouent ensemble. C’est ce que l’on découvre lors de cette séquence hilarante où elles se produisent pour la première fois dans un pub, devant quelques buveurs de bière à la fois moqueurs et estomaqués de découvrir ces cinq furies à l’énergie rock communicatrice. Côté musique justement, on a droit à une version rock de “9 To 5”, célèbre chanson de Dolly Parton qui donna lieu au film “Comment Se Débarrasser De Son Patron”, comédie populaire féministe culte des années 1980. Une filiation pas si innocente dans la mesure où “We Are Lady Parts” est évidemment — au-delà de sa musique rock et de ses apartés comiques — une véritable ode féministe. Entraînante pour le cœur et sans moquerie ni cynisme .
