HOCKNEY SUR PLACE
Au début des années 1980, une exposition de David Hockney à la galerie Claude-Bernard à Paris m’a ouvert les yeux. J’étais étudiant en art et je ne saisissais pas ce que je pouvais faire. Je regardais autour de moi et tous semblaient savoir. J’avais peut-être manqué le moment où l’on nous avait communiqué les règles ? Je supposais qu’il y avait une grammaire des idées à connaître, une orthographe des couleurs et un théorème de l’aplat.
Je ne sais ce qui m’y conduit une après-midi. La galerie était intimidante. On sentait sa puissance silencieuse dans le vert foncé des boiseries extérieures. Je crois que c’est à l’étageet au Metropolitan Opera de New York. Je fus saisi par la spontanéité des dessins. La gouache semblait y être une matière vivante. C’était une représentation du monde joyeuse, fantaisiste, qui visiblement n’en faisait qu’à sa tête avec une ingénuité rusée. Il n’y avait pas de restrictions, d’arcanes complexes. Les couleurs, la trace du pinceau faussement maladroite, les contre-perspectives, les rayures, les croisillons, les palmiers simplifiés semblaient n’être là que pour le plaisir. Il disposait de tous les tours empruntés à Picasso ou Dufy et, jonglant avec, semblait dire : « Allez-y, essayez! » Du moins, est-ce ce que j’entendis ce jour-là.
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