UN DIEU DISCRET
Il arrive à Daidô Moriyama une chose à laquelle il ne s’était visiblement pas préparé : il est devenu le dernier géant de la photographie japonaise en activité. Ceux de sa génération sont partis un à un. Chez les derniers survivants, Nobuyoshi Araki (que l’on dit malade)C’est déjà arrivé une poignée d’années au mitan des où Moriyama n’arrivait plus à faire d’images. Les rumeurs n’ont cessé de courir sur cette « crise ». Dépression ? Volonté usée par les drogues dures? Désespoir face à cette quête toujours repoussée qui habite le photographe qu’aucune image ne satisfait jamais? Il est comme un chien aboyant devant une ligne d’horizon qui s’en va. Sa vérité entière tient en une seule photo : celle qu’il ne fera jamais. Cela, Moriyama l’a incarné silencieusement, profondément. Un maître, mais du genre modeste, fuyant. Un dieu discret.
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