ILS NOUS ONT QUITTÉS
GRAHAM VICK
Metteur en scène, né en 1953
Il y avait deux Graham Vick : un chez lui à Birmingham, un partout au monde. Mais chez lui comme ailleurs, il y avait un Graham Vick, l’œil de son siècle. Premier spectacle à Covent Garden en 1989 : , de Luciano Berio, repris sur le plateau encore bancal de la Bastille. Premier au Met en 1994 : la de Chostakovitch. Voilà son univers intime : de Hoslt monté à vingt-quatre ans au Scottish Opera, de son ami Berio à la Scala, Schönberg au Met, Haas à Londres. Hic et nunc. Ailleurs pourtant, il y avait aussi un hier. Un hier envisagé d’abord comme légendaire. Nourri de Ponnelle, de Mnouchkine, de théâtre baroque et de Kabuki, le de Mozart, présenté à Covent Garden en 1991, y reste indémodable. Même stylisation impétueuse dans un archi-complet pour l’anniversaire de Purcell en 1995, à Londres et au Châtelet. Cette dévotion n’eut qu’un temps. Changeant de millénaire après des ou des qui lui parurent, et le même été 1996!), buta sur une trilogie Mozart-Da Ponte pleine de questions sans réponses. Même rejet à Covent Garden, terrain conquis, abandonné pour dix ans après en 1999. Plus grave : en 2005 prévue pour l’intégrale Mozart 22 de 2006 à Salzbourg. Décor de l’acte II : un Ehpad. A la fin de la pré-générale, Riccardo Muti crie au chœur qui vient de s’effondrer bruyamment : « ? »; le chœur : « » ; le chef, baguette relevée : « ». L’été suivant, maestro Muti obtiendra le remplacement du spectacle par celui de Pierre Audi. Adieu Salzbourg.
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