Pas seulement pour le meilleur
RÉSUMÉ: Cécile, née Durand, doit épouser le riche Gaël de Plouernec. La mère du jeune homme juge cette union désastreuse. Tandis qu’ils assistent au mariage d’une des cousines de Gaël, celui-ci s’avère plus pressant que jamais… Le cœur lourd, elle rentre chez elle. Quelques heures plus tard, elle apprend que son fiancé a eu un accident de voiture. Il est gravement blessé et défiguré. Cécile, accompagnée du docteur Perron, décide néanmoins d’aller le voir à l’hôpital. C’est le choc… (Voir Veillées n° 3492.)
J’aurais dû attendre avant de vous emmener auprès de lui et ne pas vous permettre de le voir tout de suite, observa le médecin… Mais il faudra des mois de patience. Comment pourrions-nous l’opérer ? Les chairs ne sont pas cicatrisées…
Le jeune chirurgien hochait la tête avec commisération.
– Cécile, ôtez-vous de l’esprit ce visage… il retrouvera forme humaine, mais il ne redeviendra jamais ce qu’il était avant l’accident… J’ai vu des photos de lui. Je tâcherai de m’en inspirer le moment venu.
Qu’aurait-il donné pour voir disparaître du regard inquiet de la jeune fille cette terreur persistante ? Il s’en voulut de ne pas avoir été plus ferme, mais il avait agi sur les recommandations de monsieur de Plouernec:
– Il faut qu’elle sache dans quoi elle s’engage… Moi, je suis pour l’annulation pure et simple de fiançailles qui finiront par se casser un jour ou l’autre. Mais ma femme, curieusement, y tient. Elle ne voulait pas entendre parler de cette jeune fille. Maintenant, elle ne fait que répéter qu’il est de son devoir d’épouser Gaël, et d’ajouter: on ne se marie pas que pour le meilleur.
– Cet accident aurait pu avoir lieu après la cérémonie. Il en aurait été tout autrement, il me semble, avait répondu le docteur Perron. Vous ne pouvez demander à Cécile de sacrifier sa jeunesse et sa vie… Il me faudra des années pour remodeler des traits que le feu a si gravement endommagés… des années, comprenez-vous ? On ne pourra l’opérer qu’une fois par an, et encore, si tout va bien…
– Nous irons voir d’autres chirurgiens à Paris, à New York, au Japon s’il le faut ! s’écria madame de Plouernec quand cette conversation lui fut rapportée. Notre fortune servira au moins à quelque chose. C’est de cette façon que je parlerai à Cécile. Je veux qu’elle sache que nous ne renoncerons pas, et que, de son côté, elle devra tenir sa promesse.
Mise en présence de sa future belle-mère, la jeune fille avala sa salive. Elle ne trouvait aucune réplique. Elle avait raison, bien sûr. Tout le monde la montrerait du doigt si elle rompait ses fiançailles. Le cœur lui manquait. Madame de Plouernec la dominait d’une tête; elle allait et venait dans le salon Louis XV en s’arrêtant de temps à autre devant Cécile qui ne cessait de pleurer doucement. Ses larmes semblaient provenir d’un flux interminable.
– Pourquoi ces pleurs ? Vous devriez être bien heureuse d’être accueillie dans notre famille !
– Mais plus rien n’est comme avant…
– Vous devriez être aux côtés de Gaël pour le
