The Gun Club
“fire of love”
Blixa Sounds (Import Gibert Joseph)
Enfin, “Fire Of Love” est remasterisé. La vieille version CD de New Rose commençait à sonner comme une casserole rouillée, et personne n’a vu passer la réédition Slash/Rhino de 1993, introuvable depuis longtemps. Le premier album du groupe a été confié à l’excellent Bill Inglot, qui a fait du très bon travail. Rappelons que “Fire Of Love” est sorti comme l’a décrit son ami et admirateur Nick Cave, inspiré de certaines chanteuses de jazz ou de certains saxophonistes. Les deux blues explosés sont “Preaching The Blues” (qui aurait été écrit par Robert Johnson ou Son House) et “Cool Drink Of Water” de Tommy Johnson, avec un riff très proche du “Smokestack Lightning” de Howlin’ Wolf. Pierce, qui s’intéressait à toutes sortes de musiques, de la country au rockabilly en passant par le reggae, le jazz ou la pop de Blondie (dont il présidait le fan-club), s’était épris du country blues d’avant-guerre en ayant accès à la collection impressionnante de Bob Hite, l’ours de Canned Heat. Il y a trouvé une mythologie faite pour lui plaire (ce fut également le cas pour Nick Cave) qui, mixée à celle du vaudou de New Orleans, allait engendrer une musique sans précédent, faisant de ce premier album un disque aussi culte que “Fun House”. Les Cramps avaient démonté Link Wray et le rockabilly pour en faire quelque chose d’assez parodique, avec une imagerie de film d’horreur de série B. Le Gun Club était nettement plus sérieux et ne plaisantait pas. “Fire Of Love” est un album qui parle de sexe, de fantômes sur l’autoroute, de meurtre, de drogue et de prédicateurs cinglés. On ne compte plus les perles: “For The Love Of Ivy”, “She Is Like Heroin To Me”, “Black Train”, “Fire Spirit”, ou le mini-tube qui a lancé la légende, “Sex Beat”. La réédition propose des versions alternatives à l’intérêt limité et un live capté en mars 1981, très correctement enregistré et montrant un groupe discipliné, Pierce n’étant pas encore devenu le champion ivre mort des concerts chaotiques. On y entend des morceaux qui sortiront sur “Miami”, comme “Bad Indian” ou le classique fifties sinistre de Jody Reynolds, “Fire Of Love”, qui donne son nom à ce premier album qui reste l’un des plus grands disques de rock de tous les temps.
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