Neil Young
“Fini l’idéalisme. Je suis très patriotique”
“OLD WAYS”
Geffen
ICTIME DU PROVERBE “ON NE PEUT PAS ÊTRE ET AVOIR ÉTÉ”: MEILLEUR SONGWRITER DES ANNÉES 1970, NEIL YOUNG SE FAIT DÉGOMMER TOUT AU LONG DES ANNÉES 1980. Une lapidation pas totalement injustifiée — dossiers à charge: les purges “This Note’s For You” et “Everybody’s Rockin’ ”. Mais les six autres albums enregistrés entre 1980 et 1988? Le Canadien, refusant de rester bloqué sur “After The Gold Rush”, décide de tout tenter, parfois, est plus épineux — et encore plus passionnant. L’écouter comme un disque de l’artiste qui a enregistré “Harvest”, c’est le condamner d’avance. Il faut l’appréhender comme un album des Cars, le cousin de “Blah Blah Blah” (Iggy Pop), s’imaginer que Young a troqué le Crazy Horse contre Ultravox — sous sa production désaxée, pléthore de chansons accrocheuses (“Touch The Night”, “Hard Luck Stories”, etc.). Tentative à côté de la plaque ou ovni faramineux? Les deux, ce qui le rend d’autant plus fascinant. Chantre de ce qui sera appelé l’americana, le Canadien n’a pas le droit, contrairement à David Bowie, de passer d’un style à l’autre? Eh bien, il le prend. Furieuse contre “Trans”, sa maison de disques bloque l’album suivant, “Old Ways”. Geffen commercialise à la place et à contrecœur “Everybody’s Rockin’ ”, collant un procès à son artiste pour disques “non-commerciaux” et “inhabituels”. Certains auront cette théorie: pour définitivement rendre Geffen fou de rage, Young fournit alors l’album le plus nul possible — “Old Ways”. Hypothèse intéressante. Sauf que le disque est excellent.
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