Trois petits bols blancs
Pauline, Bérénice et Frédérique sont trois amies, nées en mars 1946. Elles se sont connues à la pension Marigold, comme leurs mères avant elles : Colombe, Liselotte et Esther. Après les événements de Mai 68, chacune des trois filles a tracé son chemin. Après avoir un temps repris le restaurant de son père, Frédérique a finalement suivi sa voie, celle de sage-femme… Pour ses deux amies, Bérénice passionnée par le journalisme, comme son père avant elle, et Pauline, artiste, l’aventure va prendre d’autres formes. Les trois familles restent soudées malgré les années, les désaccords, les disparitions et les aléas de la vie. (Première partie voir Veillées nos 3228 à 3239, deuxième partie voir nos 3274 à 3289, troisième partie voir nos 3306 à 3324, quatrième partie voir nos 3358 à 3379, cinquième partie voir nos 3409 à 3428.)
Chapitre premier
LBeyrouth. Liban. Avril 1975 e journal leur avait réservé des chambres à l’Hôtel Continental mais Bérénice, à peine dans la sienne, sentit que quelque chose ne collait pas avec l’idée qu’elle s’était faite de ce séjour. Sans en avoir soufflé mot à personne, elle était prête à parier qu’un conflit d’envergure se préparait et ce n’était certainement pas en demeurant au sein du bataillon de reporters internationaux dont le hall de l’hôtel grouillait déjà, qu’elle obtiendrait des informations capitales.
Tout avait commencé le 13 avril dernier, par le massacre de plusieurs dizaines de chrétiens rassemblés dans une église d’Ain El-Remmaneh. Les représailles avaient été immédiates: un autobus rempli de réfugiés palestiniens avait été alors pris pour cible par des miliciens phalangistes.
