CONTE D’ÉTÉ
L’été n’est pas une saison, mais une promesse. L’été, terminé, nous laisse toujours sur une note d’inachevé. Rien de ce paradis déjà perdu ne trouvera le moyen de se perpétuer une fois l’automne venu. Tout, d’un coup, sera vite trop gris. C’est insupportable d’injustice, de brutalité. Si la démocratie fonctionnait, on devrait nous laisser le choix d’une saison, une fois tous les cinq ans, que l’on ferait durer à la place d’une autre. Une forme de troc calendaire. Cela nous apaiserait, peut-être.
Les hypersensibles connaissent trop bien l’impressionnante mélancolie des fins d’été, et comment sont capables de vous prendre à la gorge certains soirsComme si l’été ne pouvait se dire que dans le regret, sous la forme d’un souvenir et surtout d’une absence, par le fétiche d’une photo ou d’une chanson, d’une lettre ou d’un roman, tombés d’un quelconque morceau de notre zone sensible, une région à laquelle on nous aurait arrachés, alors même que nous y flottions heureux.
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