JONI MITCHELL
Cette manière bien élevée d’articuler les mots
TOUTES LES JONI MITCHELL MÉNENT À “BLUE”. On a beau vouloir, on n’y échappe pas. Pour se projeter vers les chefs-d’oeuvre qui viennent après, il faut nécessairement en passer par là. Quant aux splendeurs qui le précèdent, elles nous y ramènent inlassablement. Si la carrière de Joni Mitchell était un balancier, “Blue” serait son point d’équilibre, son instant zéro, l’endroit idéal pour faire une pause et admirer le paysage. Des deux côtés, la vue est magnifique. Raison de plus de ne surtout pas en faire l’arbre qui cache la forêt.
À la belle étoile
“Blue” a cinquante ans. Tout en lui est iconique, mais tout en lui est en trompe-l’oeil. Il a participé à définir le “singer-songwritisme”, au même titre que “After The Goldrush” de Neil Young (paru dix mois avant), “Tapestry” de Carole King (quatre) ou “Paul Simon de Paul Simon (six mois après) entre autres, nettement moins bons. Il est devenu le symbole/symptôme de l’avènement de la “Me generation”. Après l’ivresse collective des années 1960 serait venu le repli sur soi, la, un rite de passage. Une nuit à la belle étoile, en attendant de reprendre son ascension au petit matin.
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