Les femmes sont-elles moins bien soignées que les hommes ?

Les médicaments prennent-ils en compte la spécificité des femmes ?

Si tout le monde s’accorde aujourd’hui à reconnaître que les maladies peuvent avoir un sexe, il est un domaine où la distinction hommes-femmes n’a pas toujours lieu : celui du médicament. L’une des raisons principales repose sur les tests cliniques effectués en majorité sur les hommes (voire exclusivement pendant des décennies), en partie parce que les fluctuations hormonales féminines sont susceptibles de faire varier les résultats, mais aussi, chez les femmes en âge de procréer, pour protéger le fœtus en casconstate la Dre de Kervasdoué. Ce qui explique les résultats d’une étude américaine parue dans la revue « Biology of Sex Differences » en mai 2020 : sur la majorité des médicaments passés au crible, les chercheurs ont noté des concentrations sanguines plus élevées chez les femmes et des temps d’élimination plus longs des toxines. Avec comme corollaire des effets secondaires deux fois plus présents. La seule parade serait de réduire les dosages. Ce qui n’est pas toujours simple. [un médicament anti-hormone, ndlr] regrette notre spécialiste.