The Good Life

Paroles de Milanais

Flavio Angiolillo

Mixologue, propriétaire de bars

Si son nom est bien italien, s’il est bien né à Rome, Flavio Angiolillo ne parlait que quelques mots d’italien quand il a débarqué à Milan. Car c’est en France, dans le Périgord, qu’il a grandi avant de devenir l’une des pointures mondiales du bar. Il a commencé par un apprentissage en cuisine, puis est passé en salle et a travaillé dans de grands restaurants, à Monaco, à Londres, puis dans les Caraïbes où il commence à s’intéresser à la mixologie. En 2007, il choisit Milan pour en apprendre davantage sur les cocktails. « Cette ville, c’est comme quelqu’un qui vous drague depuis longtemps et à qui vous avez toujours dit non. Et puis, un beau jour, vous ne savez pas pourquoi, vous cédez et vous tombez amoureux de cette personne. C’est exactement ce qui m’est arrivé. » La révélation s’est faite en 2011, au moment de l’ouverture du Mag Cafè, créé avec son partenaire Marco Russo. « D’un seul coup, du jour au lendemain, j’ai aimé Milan. J’ai compris comment fonctionnaient l’Italie et les Italiens. Les Milanais aiment être reconnus et accueillis par leur nom. Ils veulent penser qu’ils sont uniques, mais quand ils trouvent un endroit qu’ils aiment, ils ne le gardent pas pour eux et le disent à tout le monde. Ça fait maintenant presque dix ans qu’on fait le buzz à Milan parce qu’on fait attention, on ouvre de nouvelles affaires et on se renouvelle. » Flavio et Marco ont maintenant cinq bars à Milan : le 1930, le Backdoor 43, le Barba, Iter et le Mag La Pusterla. En 2016, ils lancent même leur propre marque de spiritueux : Farmily Spirits.

Un cocktail qui incarne la ville...

« Certainement un à base de liqueur de vermouth, comme le Negroni. Il y en a une version qui marche énormément ici et qui est assez peu connue dans le monde, c’est le Negroni del Marinaio, une variante avec le gin en moins, mais une pointe de café et de mezcal en plus ! » S. B.

Paolo Cognetti

Écrivain

Ne le cherchez pas sur les réseaux sociaux. Il a la réputation d’être discret, voire secret. Son univers, c’est la montagne, ou plutôt les montagnes, vierges, arides. Paolo Cognetti a commencé sa carrière par le cinéma et la production indépendante, avant de bifurquer vers l’écriture. Après plusieurs recueils de nouvelles et des récits courts, il a publié son premier roman, Les Huit Montagnes, en 2016, qui a obtenu le prix Strega la même année, le prix Médicis étranger en 2017 et le prix François Sommer en 2018.

Le symbole de Milan…

« Ce sont ses rivières secrètes. Elles ont été enterrées dans le temps, parce que, souvent, dans son histoire, Milan a renoncé à la beauté au profit de l’utilité. Comme si, à Paris, on avait recouvert la Seine pourfontanili

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