MISTRAL GAGNANT
face à la Méditerranée, Marseille a également écrit son nom en lettres XXL sur une colline à ses abords. Comme pour prévenir les voyageurs qu’ils accèdent, à cet instant précis, à un petit monde à lui seul. Entre rêve et réalité, les calanques vertigineuses aux eaux turquoise tutoient des kilomètres de barres d’immeuble. Les villas d’architecte, jalousement gardées par des molosses racés, partagent de minces allées avec des pavillons bétonnés. On y croise des pêcheurs, le bout d’une Gitane séchée au coin des lèvres, qui reviennent du port; des cagolettes botoxées qui se dirigent en cabriolet vers les anses d’usage; les bobos parisiens à la recherche d’un bus; des beaux gosses à la stature grecque faisant des tractions dos aux palmiers quand ils n’hésitent pas à sauter dans la mer du haut des rochers de la Corniche… Fortement encouragés à rester sur le territoire en 2020, les vacanciers ne l’ont jamais autant fréquentée. Plus abordable, plus solaire (elle est officiellement classée comme la ville de France la plus ensoleillée devant Nice ou Ajaccio), Marseille s’impose bien loin des stations balnéaires cartes postales de la Riviera. Aussi brute que vivante, la cité phocéenne prend le
