Une Brésilienne à Paris
L’ « école française de piano » envisagée par APR lorgne décidément du côté du Nouveau Monde ! Après Aline Van Barentzen (cf. no 694), native du Massachusetts et héroïne d’un précédent volume, c’est la Brésilienne Magda Tagliaferro – ayant, sur les conseils de Casals, traversé l’Atlantique à l’âge de treize ans pour étudier à Paris – qui est à l’honneur avec ce nouveau coffret, regroupant en 3 CD l’intégralité de ses gravures de l’entre-deux-guerres réalisées notamment pour HMV ou Pathé.
Métissage singulier, car nous entendons moins ici les leçons de Marmontel et surtout de Cortot sur la recherche d’élégance et d’un jeu perlé « à la française », qu’une opulence, une générosité, une luxuriance de couleurs venues tout droit de sa terre natale. Un talent de conteuse aussi, mis à profit dans une série de pièces espagnoles (Albeniz, Granados et Mompou surtout) où l’insolence des accents, le relief d’un piano de chair et de sang et l’allure presque improvisée de l’ensemble ne sont pas sans évoquer une
