PORTRAIT DU RAIL LES AUTORAILS BILLARD À VOIE MÉTRIQUE
Au carrefour du chemin de fer et de l’automobile
L’AUTORAIL NAÎT DE L’IDÉE DE CONJUGUER LES ÉCONOMIES PROCURÉES PAR LE MOTEUR À EXPLOSION DE L’AUTOMOBILE AVEC LES FACILITÉS DE ROULEMENT OFFERTES PAR LA VOIE FERRÉE.
Au cours des années 1920, le parc automobile des surplus militaires américains, laissé en France après la première guerre mondiale, entraine un développement très rapide du transport routier de voyageurs et de marchandises notamment dans les campagnes. Ce développement met en difficulté les lignes de chemin de fer secondaires. Les trains à vapeur aux performances limitées et qui coûtent cher en matériel, en entretien et en personnel, ne satisfont plus les usagers. Les différents réseaux sont à la recherche de solutions alternatives pour éviter les fermetures, alors que plusieurs constructeurs automobiles cherchent de leur côté à diversifier leur production déstabilisée par ces véhicules américains.
Les premiers autorails utilisent des pièces de camions américains
Dans un premier temps, ces constructeurs automobiles commercialisent des engins ferrés directement dérivés de modèles routiers : d’abord des locotracteurs et des draisines de faible puissance à essence, puis des automotrices, selon la dénomination des autorails à cette époque là. Pour limiter les coûts d’études, des éléments constitutifs issus de camions sont réutilisés : châssis, moteur, boîte de vitesse, embrayage, transmission, système de freinage… Cette option induit des engins unidirectionnels et reposant sur des essieux avec une suspension sommaire. Seules les caisses sont entièrement nouvelles, avec une structure métallique et un recours au bois, puis à de l’acier ou des alliages d’aluminium, pour les faces latérales et la toiture. Les banquettes sont les seuls éléments de confort intérieur et il n’est pas question de remorquer quoi que ce soit, la puissance des moteurs étant trop faible.
Au fur et à mesure, le phénomène prend de l’ampleur : l’expérience acquise conduit les constructeurs à rivaliser d’innovations pour se démarquer des principes de construction routières. Tout d’abord, l’autorail doit être réversible et disposer d’un poste de conduite à chaque extrémité pour s’affranchir des contraintes de retournement. Ensuite, l’esthétique doit être soignée suivant la mode venue d’Amérique. D’autant que des formes arrondies en face frontale, des jupes en bas de caisse et des faces latérales sans arêtes vives diminuent la résistance de l’air à l’avancement et améliorent par conséquent les performances. Il faut aussi prévoir une motorisation fiable, économique et performante.
Billard et les CFD misent sur un schéma de construction audacieux
À partir de 1930, les moteurs diesel supplantent les moteurs à essence, mais une attention particulière est également portée sur les transmissions et le positionnement du moteur pour limiter le bruit et les vibrations. Enfin, la suspension doit être suffisamment souple pour garantir
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